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mardi 23 juin 2020

LES AMIS DE RODOLPHE BRINGER : Loys Prat

1-   LOYS PRAT, peintre


 LOYS PRAT (en réalité Louis PRAT) est né le 5 octobre 1879 à Donzère au pied du château des anciens évêques de Viviers. Son père, instituteur (il enseignait à Hauterives en 1856), fut nommé secrétaire de mairie à Donzère où il épousa en 1865 Aminthe Clément, nièce du peintre donzérois renommé : Félix Clément (1826-1888).



C'est l'exemple de ce grand oncle peintre qui influença, dès ses premières années, la vocation du jeune garçon qui remit un jour à son instituteur, au lieu d'une rédaction sur l'hiver, un dessin de jardin sous la neige. L'adolescent installa son premier atelier dans les galetas de la maison paternelle et le maire d'alors, François Meynot, émerveillé de ses dispositions artistiques, lui fit obtenir la bourse du Conseil Général lui permettant de se présenter à l'Ecole des Beaux-arts.
Après une brillante première année lyonnaise sous la direction de Loubet, Poncet et Sicard, cet élève doué fut remarqué par Fernand Cormon (le peintre de "La mort de Ravana", de "Caïn", auteur de la décoration du muséum d'Histoire naturelle de Paris) qui l'accueillit dans son atelier parisien.
Admis comme élève titulaire à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1900, Loys Prat en suivit assidûment les cours jusqu'en 1906. C'est en 1901 qu'il choisit ce prénom car un élève portant les mêmes nom et prénom que lui, Louis Prat, venait de s'inscrire dans le même cours.
En 1908, Loys Prat obtint le premier second Grand Prix de Rome pour sa toile "Meurtre par des païens sur la voie appienne du jeune Tharcise portant le sacrement de l'Eucharistie".
La récompense d'une bourse lui permit d'effectuer un séjour en Corse d'où il ramena plusieurs peintures et études du ciel et de la mer dans le Golfe de Sagone.
Massier à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, dans l'ate-lier de Cormon, il partagea longtemps un atelier rue Falguières, puis rue de Grenelle jusqu'en 1930, date de sa démolition pour s'installer enfin 13 bis, rue Amélie, au 5e étage.
Mais ce Parisien d'adoption, sociétaire de Artistes français depuis 1907, ne put jamais se séparer de sa Provence natale. Il transforma une ancienne magnanerie de Donzère en atelier, dont il meubla le jardin et en terrasses, d'amphores et de veilles sculptures de pierre patinée.
Nombre de ses toiles du début du siècle furent
inspirées par des thèmes bucoliques et mythologiques, toujours baignées d'une chaleureuse luminosité :
"Daphnis et Chloé", "Priape", datées de 1913, et "Faune au soleil", "Pastorale", "Bacchanale", mais aussi "Le verger du matin", "La treille" (1912).
Loys Prat fut l'un des premiers disciples de Paul Baudoin, le principal artisan de la renaissance de la fresque.
La décoration de la salle de spectacles de Thaon, dans les Vosges, qu'il avait commencée avant la guerre de 1914, ne fut terminée qu'après l'armistice.
Il créa aussi des fresques dans les immeubles de la rue Miollis et de la rue Eugène-Riesz à Paris, ainsi qu'une somptueuse "Pastorale" dans un hôtel particulier des Champs-Elysées et dans les locaux de la Caisse des Assurances Sociales de la rue de Dunkerque à Paris, réalisant aussi une œuvre très remarquée à l'Exposition internationale des Arts décoratifs à Paris en 1925.
Sa ville natale de Donzère conserve avec fierté quatre émouvantes fresques sur la vie de Jésus (par "le peintre le plus délicieusement païen") réalisées au cours des années vingt, dans le hall de la chocolaterie d'Aiguebelle, au temps de la splendeur de cette fabrique.
Mais Loys Prat reste avant tout le généreux paysagiste de cette vallée du Rhône qu'il aimait, de Privas au Vercors, des gorges de l'Ardèche au château de Grignan, passionné par cette lumière magique du Rhône dont il sut aussi jouer avec tant de subtilité dans d'inoubliables sépias.
Loys Prat mourut en 1934 à la suite d'une bénigne intervention chirurgicale dans une clinique d'Avignon.
En ce moment, la commune de Donzère est en train d'aménager les vastes locaux de l'ancienne chocolaterie dont une partie doit accueillir dans de bonnes conditions les œuvres de Loys Prat.
Car c'est la commune de Donzère qui a hérité en 1964 de 180 tableaux de l'artiste, lorsque la fille de Loys Prat, Rosette, née en 1917, si souvent peinte parmi les fleurs de l'été, revenant à bicyclette de la chocolaterie qui remployait, fut écrasée par un camion.
Le musée de Liverpool possède une peinture de Loys Prat, "Idylle" et le musée de Dijon un superbe "Paysage rhodanien". 

Source : Peintres Daphinois de la Drôme, ACMAD, 1994 


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