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mardi 23 juin 2020

LES AMIS DE RODOLPHE BRINGER : Ferdinand Allier

3 - FERDINAND ALLIER , le Félibre di Sardo

Dans ma famille on conservait précieusement le fascicule de Rodolphe Bringer « Les bons vieux plats du Tricastin » pour deux raisons. Premièrement parce qu’il y avait là nombre de recettes faciles et avec des ingrédients locaux et deuxièmement parce que mon grand oncle, le frère de ma grand-mère, Ferdinand Allier y était souvent cité. En effet poète provençal, musicien ( il a écrit une Pastorale « la Bello Bugado »), c’était aussi une gourmet ( un lipet en provençal). Bringer l’avait surnommé « le félibre di sardo » car il mettait des anchois dans tous les plats…..Ce surnom l’a accompagné toute sa vie et même encore maintenant on parle de lui en ces termes…


Préface du livre qui lui est consacré "Ferdinand Allier Félibre à Valréas" en 1990 par Jean-Pierre Thomas, époux de sa petite fille:
"FERDINAND ALLIER né à Valréas en 1878, décédé en 1938.
Après l'Ecole des Frères de Valréas, dont il restera un membre assidu de l'Association des Anciens élèves, et un passage chez les Jésuites au Collège Saint Joseph d'Avignon, il entre au Petit Séminaire Ste Garde à St Didier près de Carpentras. Il y fera de brillantes études littéraires et deviendra Bachelier en 1894 à 16 ans. De cette époque il gardera de nombreuses amitiés parmi les futurs prêtres du diocèse. Et parmi eux son grand ami l'abbé Faravel né à Grillon près de Valréas et qui deviendra curé de Grillon. Il restera pour lui comme un frère, un confident et un complice dans leur commune affection pour la langue provençale.
Mais Ferdinand Allier n’ira pas au Grand Séminaire. Il se marie à Valréas en 1902, à 24 ans, et se voit confier par son beau-père, industriel en Cartonnages à Valréas, des fonctions administratives et comptables dans sa société alors en plein essor.
Il aura deux enfants et cependant dès août 1914, à 36 ans, il est mobilisé et fera toute la guerre au front.
Il en reviendra physiquement intact, mais moralement désabusé. Et c’est peut-être pour oublier ces quatre années terribles qu’il va désormais se consacrer presque exclusivement à sa famille et à ses dons artistiques qui sont nombreux.
Musicien, il joue du violon, du violoncelle, du piano. de l’harmonium.
Il compose de la musique Il crée et dirige un chœur de chant Il écrit et compose des revues sur la vie valréassienne
Il est correspondant de presse. Il apprécie la cuisine et la gastronomie.
Il se passionne pour la langue provençale, d'abord sous le pseudonyme : Felibre de Cartoun puis Felibre di Sardo (anchois).
Il est très actif à l'Escolo de la Poumo Vauriasso. Il écrit avec son ami Gabriel Bernard de Piolenc, une Pastorale " La Bello Bugado " dont il compose toute la musique. Il laissera plus d'une centaine de poèmes provençaux, délicats et savoureux, surtout inspirés par la vie quotidienne.
Il mourra brutalement au cours d'une cueillette de champignons, en famille avec ses petits-enfants. On le recherchera dans la nuit et on le trouvera un champignon dans la main. C'était le jour des morts, le 2 novembre 1938. Il avait 60 ans.
Il a laissé aux Valréassiens le souvenir d'un bon vivant, doux, affable, optimiste, chaleureux et à ses petits- enfants, au nombre de 7 en particulier à l'une de ses petites-filles qui a hérité de beaucoup de ses dons et qualités, le souvenir d'un merveilleux grand-papa.
Ces écrits ont été recueillis et conservés par René Allier (1906-1979) fils de Ferdinand, puis par la fille de René Allier, Denise, épouse de J.P Thomas.
Il est l'auteur du quatrain qui illustre les vins de la cave La Gaillarde à Valréas dont il fut l'un des 5 fondateurs.
"Lou vin de la Gaïardo ami coufo lou cor
Donno i jouvent l'amour l'esper et la valenço
Rend i viei lou courage et l'enavans di fort
Car tira sa vertu dou soleù de Prouvenço "

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